La sage-femme m’ordonne de me taire. Elle insiste encore et encore pour que je prenne la péridurale.

La sage-femme m’ordonne de me taire. Elle insiste encore et encore pour que je prenne la péridurale.

La sage-femme m’ordonne de me taire. Elle insiste encore et encore pour que je prenne la péridurale. 1920 1280 IRASF - Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes

TÉMOIGNAGE ANONYME #ViolencesObstétricales 
Date des faits : 18 mai 2016 – Hôpital privé d’Antony – Profession : Educatrice montessori

Les contractions étaient tout à fait soutenables, tant que je restais debout.
On m’oblige à m’allonger. Je commence à donner de la voix. La sage femme m’ordonne de me taire. Elle insiste encore et encore pour que je prenne la péridurale. À bout de nerfs pour lutter (depuis 10h maintenant) pour un accouchement naturel, je lui dis que j’accepte la péri la plus légère qui soit, ambulatoire, pour pouvoir continuer à marcher, et que c’est juste pour son confort à elle pour que je me taise, car visiblement c’est important pour elle.

Elle appelle le médecin anesthésiste, à qui je redis les mêmes mots. On me confirme par deux fois que j’aurais une péri ambulatoire sous dosée. On m’installe et là je sens que j’ai envie de pousser (mon accouchement précédent a duré 15 minutes sans péri) je crie qu’on annule la péridurale, que je veux pousser que je ne veux pas de la péri, que je retire mon consentement !

La sage femme me dit : « vous dites n’importe quoi » à mon mari elle ordonne « tenez là bien fort », à l’anesthésiste: « piquez ! » . De peur de bouger quand il piquait j’ai subit l’anesthésie, en larmes.

Sitôt après je me suis retrouvée paralysée des orteils au diaphragme, même pas capable de rester sur le lit adossée en position semi assise, je tombais sur les côtés. Quand j’ai demandé à l’anesthésiste pourquoi je ne pouvais plus bouger il m’a répondu : « j’ai estimé que vous aviez trop mal, j’ai chargé la dose ».

Je suis restée paralysée 4h, j’ai mis mon enfant au monde au bout de 2h, en pleurant en silence, je n’ai pas été capable de le prendre dans les bras les 2 premières heures de sa vie car j’ai fait un choc à la surdose d’anesthésie. Mon bassin a été déboité pendant l’accouchement (je me plaignais d’avoir mal au bassin, d’être mal positionnée, l’équipe a refusé de me repositionner à plusieurs reprises).

Je sais que je me suis occupée de mon bébé, mais je n’ai aucun souvenir de lui de la maternité à ses 3 mois.

Lors de la reprise des rapports avec mon mari cela a été très compliqué car j’avais l’impression de subir à nouveau cette sensation de viol collectif, perversité sexuelle mise à part.

Mon époux et moi avons traversé des moments très difficiles à l’approche de la naissance de notre troisième enfant car même si je sais au fond de moi qu’il a été tout autant manipulé que moi, il représentait une menace pour moi dans les conditions d’un accouchement, car la fois précédente il a été positionné en acteur de mon agression à son propre insu.