Projet associatif de l’IRASF

Projet associatif de l’IRASF

Contexte

En 2014, l’Organisation Mondiale de la Santé faisait paraître une déclaration sur l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements lors de l’accouchement partout dans le monde.
S’appuyant sur cette déclaration et notre identification du phénomène sur le territoire Français, nous avons créé un collectif de femme victimes de violences obstétricales et gynécologiques dans lequel elles pouvaient échanger, s’informer, se soutenir. L’absence d’étude sur le sujet en France et le manque de considération de la parole des femmes par les instances concernées nous ont poussé à créer un institut de recherche et d’actions basé sur les cinq recommandations d’actions proposées par l’OMS que voici:

  1. « Un plus grand soutien des gouvernements et des partenaires du développement envers la recherche et les mesures à prendre concernant le manque de respect et des mauvais traitements. Un plus grand soutien de la part des gouvernements et des partenaires du développement est nécessaire pour la recherche visant à définir et à mesurer le manque de respect et les mauvais traitements survenant à travers le monde dans les établissements publics et privés, et pour mieux comprendre l’impact sur la santé des femmes et leurs choix. Des données probantes sur l’efficacité et la mise en œuvre d’interventions dans divers contextes sont nécessaires, afin de fournir des lignes directrices aux gouvernements et aux prestataires de soins de santé.
  2. Initier, soutenir et maintenir des programmes visant à améliorer la qualité des soins de santé maternelle, avec un accent sur un aspect essentiel de la qualité des soins : le respect Une plus grande intervention est nécessaire pour soutenir les changements de comportement des prestataires de soins, de l’ environnement clinique et des systèmes de santé, afin d’assurer à toutes les femmes un accès à des soins de santé maternelle respectueux, de bonne qualité et bienveillants. Ces actions peuvent inclure (sans être limitées) le soutien moral par la présence aux côtés de la femme d’une personne de son choix, la mobilité, l’accès à la nourriture et aux boissons, la confidentialité, la préservation de l’intimité, le choix éclairé, l’information sur les droits, les mécanismes de recours en cas de violations de ces droits, et la garantie de normes professionnelles élevées dans les soins cliniques. L’accent mis sur des soins sécuritaires, de haute qualité et centrés sur la personne au sein d’une couverture universelle des soins de santé peut aussi aider au choix des mesures à prendre. La prévention et l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements lors de l’accouchement dans des établissements de soins.
  3. Souligner le droit des femmes à bénéficier de soins dignes et respectueux, pendant la grossesse et l’accouchement. Les instruments internationaux des droits de l’homme mettent en évidence que le manque de respect et les mauvais traitements subis pendant l’accouchement relèvent des droits de l’homme (6-8, 10) et ils peuvent être utilisés par les défenseurs de la santé des femmes pour sensibiliser et favoriser des initiatives politiques sur l’importance de soins en santé maternelle basés sur le respect. Une organisation et une gestion des systèmes de santé fondées sur les droits de la personne peuvent faciliter la prestation de soins de qualité fondés sur le respect lors de l’accouchement.
  4. Générer des données sur les pratiques de soins fondés sur le respect ou non , sur des systèmes d’imputabilité et sur le soutien significatif aux professionnels. Les systèmes de santé doivent rendre des comptes au sujet du traitement des femmes durant l’accouchement en assurant le développement et la mise en œuvre de politiques claires sur les droits des femmes et des normes éthiques. À tous les niveaux, les prestataires de soins ont besoin de formation et de soutien, afin de garantir aux femmes enceintes un traitement empreint de compassion et de dignité. Il serait important de répertorier, d’étudier et de documenter les services de santé maternelle fondés sur le respect et qui encouragent la participation des femmes et des communautés et qui ont instauré des processus de suivi afin d’améliorer leurs pratiques de manière continue.
  5. Impliquer tous les acteurs, y compris les femmes, dans les efforts d’amélioration de la qualité des soins et de l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements. Mettre fin au manque de respect et aux mauvais traitements durant l’accouchement par un processus inclusif, impliquant la participation des femmes, des communautés, des prestataires de soins, des gestionnaires, et des instances de formation professionnelle, d’éducation et de certification, des associations professionnelles, des gouvernements, des acteurs du système de santé, des chercheurs, des groupes issus de la société civile et des organisations internationales. Nous lançons un appel à tous ces acteurs afin qu’ils unissent leurs efforts pour garantir que les pratiques irrespectueuses et les mauvais traitements soient toujours repérés et rapportés, et que des mesures préventives et thérapeutiques, pertinentes localement, soient implantées. »

Identification des besoins et souhaits des femmes, des couples et des personnes concernées par les violences obstétricales et gynécologiques

En France, l’absence d’études sur le sujet des violences obstétricales et gynécologiques rendent cette forme de violence invisible. Les femmes victimes ne sont pas entendues par leur environnement médical, familial et social. Elles peuvent dans certains cas souffrir de graves troubles psychiques notamment du syndrome de stress post traumatique et/ou de séquelles physiques plus ou moins invalidantes qui vont réellement réduire leur qualité de vie et nuire de façon non négligeable à la dyade mère/enfant et se répercuter immanquablement sur tous les aspects de leurs vies.

Définition des objectifs du projet associatif

S’appuyant sur les propositions d’action de l’Organisation Mondiale de la Santé nous avons choisit de décliner nos objectifs ainsi:

  • Impliquer les acteurs de l’obstétrique et de la gynécologie dans notre action par la recherche de partenariats
  • Soutenir les victimes, écouter, conseiller, orienter
  • Interpeller les pouvoirs publics
  • Informer les usagères(rs) sur les dernières études en matière de gynécologie et d’obstétrique (revues Cochranes, Evidence Based Medicine …)
  • Demander une mise à jour des ces études dans les instituts d’enseignement des soignants
  • Informer sur les droits humains dans le domaine de la santé génésique (médecine de la reproduction et de la procréation);
  • Rassembler les acteurs militants au sein de l’Observatoire des violences obstétricales
  •  Mise au point d’une formation d’ingénierie sociale à destination des professionnel.le.s
  •  Mise au point d’un module de formation sur les sciences sociales (anthropologie/sociologie)
  •  Mise au point d’un module de formation sur la relation d’accompagnement à destinations des soignant.e.s élèves et des soignants en poste.
  •  Mise au point d’un module de formation sur la “Gestion du consentement dans la relation médicale”
  • Créer un réseau d’écoutante
  • Apporter un soutien financier aux femmes dans les démarches juridiques
  • Se constituer parties civiles dans les procédures judiciaires

Nos valeurs

Nos valeurs sont d’apporter soutien, écoute, informations, orientations aux femmes et d’entreprendre un travail d’élaboration de données qui serviront à améliorer la qualité des soins et d’éliminer les violences obstétricales et gynécologiques.
Nous ne véhiculons aucune idéologie liée à la santé génésique des femmes mais entendons soutenir toute les actions qui soutiennent le choix et le droit des femmes à accoucher comme et où elles le souhaitent.
Notre projet se veut volontariste, basé sur la solidarité et la coopération entre les différents acteurs dans un but d’utilité publique et de promotion de valeurs sociales. Ses valeurs sont pour nous:

  • Valeur inaliénable de la dignité de la personne
  • Valeur de non discrimination
  • Droit à une prise en charge et un accompagnement adapté
  • Droit à l’information
  • Principe de libre choix, du consentement éclairé et de la participation de la personne
  • Droit de renonciation
  • Droit au respect des liens familiaux
  • Droit à la protection
  • Droit à l’autonomie
  • Principe de prévention et de soutien
  • Droit à l’exercice des droits civiques
  • Droit à la pratique religieuse et à la pratique des croyances et des coutumes entourant la naissance
  • Respect de la dignité de la personne et de son intimité
  • Droit à la défense et la réparation par les instances juridiques

Les missions

Les missions générales

Notre objectif est d’apporter par une démarche volontariste basée sur la coopération avec l’ensemble des acteurs dans le domaine de la santé reproductive des femmes et en adoptant un processus inclusif de ces dernières. Nous avons pour volonté de remettre au centre du système de santé les femmes qui pourront être force de propositions et d’actions. Cela dans le but d’apporter :

  • Du développement dans la recherche et les mesures à prendre concernant le manque de respect et des mauvais traitements
  • Définir et mesurer les violences obstétricales et gynécologiques
  • Mieux comprendre l’impact sur la santé des femmes et leurs choix.
  • Fournir des lignes directrices aux gouvernements et aux prestataires de soins de santé.
  • Fournir des données probantes sur l’efficacité et la mise en œuvre d’interventions médicales et/ou humaine
  • Soutenir les changements de comportement des prestataires de soins, qui ont besoin de formation et de soutien, afin de garantir aux femmes enceintes un traitement empreint de compassion, de bienveillance et de dignité.
  • Du soutien moral par la présence aux côtés de la femme de deux personnes de son choix, et de permettre:
    • La confidentialité,
    • La préservation de l’intimité,
    • Le choix éclairé,
    • L’information sur les droits,
    • L’information sur les mécanismes de recours en cas de violations de ces droits,
    • La mobilité,
    • L’accès à la nourriture et aux boissons,
  • De garantir des normes professionnelles élevées dans les soins cliniques. En mettant l’accent sur des soins sécuritaires, de haute qualité et centrés sur la personne au sein d’une couverture universelle des soins de santé.
  • Utiliser les instruments internationaux des droits de l’homme qui mettent en évidence que le manque de respect et les mauvais traitements subis pendant l’accouchement relèvent des droits de l’homme pour sensibiliser et favoriser des initiatives politiques sur l’importance de soins en santé maternelle basés sur le respect
  • D’impliquer tous les acteurs, y compris les femmes, dans les efforts d’amélioration de la qualité des soins et de l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements.
  • Mettre fin au manque de respect et aux mauvais traitements durant l’accouchement par un processus inclusif, impliquant la participation des femmes, des communautés, des prestataires de soins, des gestionnaires, et des instances de formation professionnelle, d’éducation et de certification, des associations professionnelles, des gouvernements, des acteurs du système de santé, des chercheurs, des groupes issus de la société civile et des organisations internationales.

Les mission spécifiques

Apporter de visibilité, de la communication et un partage des savoirs et besoins entres ces différents acteurs

  • Les femmes bénéficiaires du système de santé
  • Les familles
  • Les maternités
  • Les politiques de santé et les politiques sociales

Créer un réseau d’écoutantes pour les femmes victimes de violences obstétricales pour rompre l’isolement et créer du lien social.
Apporter du soutien, des informations et l’orientation
Créer un réseau pluridisciplinaire de professionnels composés d’avocats, de médecins psychiatres spécialisés en traumatologie, de sages-femmes, de médecins gynécologues-obstétriciens, de psychologues, d’ostéopathes
Mener des actions de sensibilisation et d’information
Aider au cofinancement des procédures juridiques

Moyens de mise en oeuvre des missions

L’Institut de Recherche et d’Action pour la Santé des Femmes regroupe en son sein:

  • Un observatoire qui est composé d’une équipe dont la pluridisciplinarité permet d’entreprendre un travail de récolte, d’analyse et de production de données sur le phénomène des violences obstétricales et gynécologiques. Il vise à définir et à mesurer le manque de respect et les mauvais traitements survenant à travers le monde dans les établissements publics et privés, pour mieux comprendre l’impact sur la santé des femmes et sur leurs choix.
  • Le Collectif SIVO composé essentiellement de femmes qui se veulent être une force de propositions et d’actions dans un esprit inclusif de la participation des femmes à l’amélioration de la qualité des soins.
    Pour rendre opérationnel cette démarche de production et d’initiations de changement social, une équipe est chargée de coordonner ces deux services.

Humains : Bénévoles
Techniques : Formations des écoutantes
Financiers : Santé, parentalité, développement social local, fondation, appels à projet, recherche
Partenariats : Chercheurs, Hôpitaux, Cliniques, Écoles, Facultés
Soutien : Instances politiques de santé et politiques sociales