Episiotomie : de la désinformation des femmes ou comment leur apprendre à faire une croix sur le consentement libre et éclairé

Episiotomie : de la désinformation des femmes ou comment leur apprendre à faire une croix sur le consentement libre et éclairé

Episiotomie : de la désinformation des femmes ou comment leur apprendre à faire une croix sur le consentement libre et éclairé 860 558 IRASF - Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes

Aujourd’hui, nous voulions commenter trois phrases d’obstétriciens relayées dans un article de Top Santé intitulé « Accouchement : peut-on éviter l’épisiotomie ? » du 18 mars de cette année.

Les deux obstétriciens donnant leur avis sont le Dr Nisand, qu’on ne présente plus et le Dr Yamgnane, qui est en charge du label « Maternité bienveillante » au CNGOF.

Le Dr Yamgnane nous explique que « l’épisiotomie systématique ne protège pas le périnée des femmes » et se reprend aussitôt : « Mais attention, (…) le ressenti émotionnel des femmes qui le vivent mal ne doit pas occulter la réalité : qu’on le veuille ou non, il existe parfois un risque de déchirure grave et complexe du périnée« .

Pour celles et ceux n’ayant pas fait 11 années d’études, il faut comprendre ces deux interventions par : l’épisiotomie systématique ne sert à rien pour protéger le périnée des femmes mais pratiquons-la quand même car il existe parfois un risque de déchirure grave. C’est bien ce que vous comprenez aussi ? Vous apprécierez au passage le jugement porté sur les conséquences d’un acte qui peut avoir des séquelles lourdes et pas seulement émotionnels, il s’agit de « ressenti » pour l’obstétricienne en charge du label « Maternité bienveillante ».

Donc, l’article informe les femmes que pour leur protection, il faut qu’elles sachent qu’une épisiotomie peut être réalisée pendant leur accouchement (ça ne les protégera pas mais comme des risques de déchirure existent parfois, vous comprenez…).

Un des deux experts à propos de l’obtention du consentement libre et éclairé avant de pratiquer l’épisiotomie rétorque : « ça ne peut pas tenir ! Si la patiente dit non, on fait quoi ?« , interroge le Pr Nisand. »

Vous aurez bien compris pourquoi le consentement libre et éclairé n’a pas particulièrement été retenu comme recommandation par la Haute Autorité de Santé (Voir notre analyse des recommandations de la HAS).

Vous noterez aussi à quel point, et en toute impunité, un expert peut avouer être dans l’illégalité totale (modifiez « épisiotomie non consentie » par un autre acte répréhensible par la loi juste pour voir l’effet).

L’article conclut : « Une bonne épisiotomie est donc une épisiotomie justifiée sur le plan médical et recousue ensuite soigneusement. »…mais ça fait 30 ans que les études scientifiques démontrent l’inefficacité de l’épisiotomie pour la protection du périnée. Alors on fait quoi ? Comme dirait notre expert dans son halo de mystère.

C’est simple : tu poses tes ciseaux et tu respectes la dame.

Et si les articles pour informer les femmes répétaient ça en boucle ?
Et si les experts interrogés pour ces articles étaient des experts pratiquant des taux d’épisiotomies bas ?