Il n’y a pas une seule bonne façon de mettre au monde un bébé – Interview de July Bouhallier

Il n’y a pas une seule bonne façon de mettre au monde un bébé – Interview de July Bouhallier

Il n’y a pas une seule bonne façon de mettre au monde un bébé – Interview de July Bouhallier 680 382 IRASF - Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes

Notre co-présidente, July Bouhallier, paléo-anthropologue et auteure de la thèse « Évolution de la fonction obstétricale chez les hominoïdes : analyse morphométrique tridimensionnelle de la cavité pelvienne chez les espèces actuelles et fossiles« , dans laquelle elle démontre la variabilité de la cavité pelvienne féminine (2006), a été interviewée par le Figaro au sujet d’une recherche publiée par la Royal Society de Cambridge.

Cette étude explique que les bassins féminins sont très variables et que des différences existent entre les bassins des femmes selon les différentes régions du monde. L’étude insiste sur le fait que le mode d’accouchement des femmes européennes (dans lequel a été inclue les femmes d’Afrique du Nord) ne doit pas être celui appliqué aux femmes d’Afrique Subsaharienne, et qu’il faut donc adapter le suivi de l’accouchement selon l’ethnie de la femme.

Contrairement à ce qui a été annoncé dans l’article “L’accouchement devrait être géré différemment selon les origines de la mère” de Sciences et Avenir qui reprend cette étude (Proceedings of the Royal Society B. 27 octobre), July Bouhallier estime qu’ « il est vain d’essayer d’adapter l’accouchement en fonction de l’origine des femmes. Il faut laisser faire et réagir en fonction de chaque individu, et non raisonner avec de grands ensembles.»

Il est vain d’essayer d’adapter l’accouchement en fonction de l’origine des femmes. Il faut laisser faire et réagir en fonction de chaque individu, et non raisonner avec de grands ensembles.

Ne remplaçons pas un protocole standardisé par un autre.

N’oublions pas que le ratio de mortalité maternelle des femmes subsahariennes en Ile-de-France est 3,5 fois plus élevé que celui des femmes nées en France et qu’on meurt d’être mère 4 fois plus dans les DOM.

Ceci est-il lié au fait qu’on appréhende différemment l’accouchement chez les femmes racisées ?

Le dilemme obstétrical

Pour en savoir plus sur le dilemme obstétrical, écoutez le podcast de July Bouhallier et Erwan Fabre, enseignants tous deux au Centre de Formation Professionnelle Continue en Ostéopathie